Jardiner sans pesticides, c’est possible : gérez les adventices

Télécharger le poster

Alternatives pour les problèmes de « mauvaises herbes »

Les « mauvaises herbes » portent mal leur nom. Les plantes spontanées ont bien des vertus : en plus d’apporter de la couleur au jardin, elles offrent le gîte et le couvert à toute une ribambelle d’organismes vivants (abeilles, coccinelles, papillons, oiseaux, etc.), qui sont utiles pour atteindre un équilibre écologique au niveau du jardin.   Globalement, on peut s’interroger sur la réelle nécessité de lutter contre la végétation spontanée.

Si la présence d’une plante vous pose un réel problème, il faut se tourner en premier recours vers les méthodes alternatives, permettant d’éviter l’utilisation de pesticides.

Des méthodes préventives et quelques adaptations intelligentes à la conception de votre jardin peuvent fortement limiter ou retarder l’apparition des herbes spontanées. Puis, si nécessaire, il existe une multitude de méthodes curatives pour lutter contre les plantes déjà bien installées.

Lutte préventive : mieux vaut prévenir que guérir !

Paillage

Cette méthode simple et relativement peu coûteuse consiste en l’installation d’un paillis sur les surfaces nues : entre les plantes des parterres, aux pieds de haies ou d’arbres, ou sur des surfaces plus étendues. Le paillage empêche la croissance des adventices en les privant de lumière. Il permet en plus de maintenir l’humidité au niveau du sol, et limitera donc le besoin en arrosage.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous, en fonction de la situation et de votre budget :

  • Paillage organique : paille, écorces, tontes de gazon, foin, broyat de branches, copeaux, paillettes de lin, chanvre ou miscanthus (effet anti-limaces), …
  • Paillage minéral : ardoise, billes d’argile, pouzzolane, briques concassées, graviers, …

Feutres géotextiles

Il existe sur le marché des bâches et des toiles (tissus géotextiles) biodégradables ou synthétiques, pour couvrir le sol ou empêcher l’enracinement au niveau des cheminements et des allées en gravier ou en pavé.

Si la situation le permet, préférez les matériaux naturels (jute, toiles de chanvre, de coco,…), aux bâches et toiles non biodégradables (plastique et autres produits synthétiques) qui ont plus d’impact sur l’environnement et peuvent asphyxier le sol.

Plantes couvre-sol

Il s’agit de plantes basses à développement relativement rapide, qui ont la capacité de couvrir rapidement les surfaces et donc d’empêcher l’apparition d’herbes spontanées. Elles présentent les mêmes avantages que les paillis organiques auxquels, s’ajoute une contribution à la nature, sous réserve de choisir des espèces d’origine indigène ou intéressantes pour la biodiversité.

Exemple de plantes couvre-sol : petite pervenche, bugle rampante, pulmonaire officinale, campanule…

Végétalisation

La végétalisation permet d’enherber un espace plutôt que de le désherber. On limite ainsi l’entretien à la tonte ou au fauchage plutôt qu’au désherbage, souvent plus énergivore et chronophage.

On peut par exemple réduire la largeur des chemins minéralisés, ou bien les enherber avec des mélanges de semences prévues pour résister au piétinement. C’est d’ailleurs ce que pratiquent les communes, en enherbant les allées en gravier des cimetières.

Tolérance aux plantes sauvages

Avant de penser à réaliser des aménagements ou à désherber, on peut s’interroger sur la réelle nécessité de lutter contre la flore spontanée. La végétation entrave-t-elle la sécurité ? (sol glissant, visibilité) ou la santé publique (pollen allergisant, plantes irritantes, etc.) ? Certains endroits, peu fréquentés, pourraient n’être tondus ou fauchés qu’une à deux fois par an. Apprenons à cohabiter avec les plantes sauvages en développant notre tolérance et notre curiosité vis à vis de la végétation spontanée !

Tonte différenciée

Le concept de « tonte différenciée » implique de varier les fréquences et les surfaces de tonte : dans certaines parties, moins utilisées, on laissera des espaces plus naturels et tondus moins souvent tandis que les zones plus utilisées seront tondues fréquemment afin de permettre le passage. Certaines zones plus sauvages peuvent même faire l’objet d’un fauchage tardif : un seul fauchage annuel après le 1er août, de préférence en septembre pour laisser le temps aux fleurs de nourrir les pollinisateurs. 

C’est aussi l’opportunité de se montrer créatif, en dessinant des formes, des chemins, des labyrinthes… qui apporteront de la structure au jardin, et qui raviront les enfants et les plus grands. Devenez en quelque sorte un/une artiste de la tondeuse !

Lutte curative alternative

Désherbage manuel

Ces méthodes demandent un peu d’huile de coude mais sont très efficaces, en particulier pour les petites surfaces difficiles d’accès. Autres avantages : leurs résultats sont visibles immédiatement, elles sont 100 % écologiques, éliminent souvent les racines, demandent peu de connaissances techniques, et évitent de devoir acheter un matériel coûteux.

A chaque situation son outil :

  1. Pour les dépôts verts, mousses et herbes sur terrasse
    • Balayez régulièrement avec une brosse à récurer ou une brosse à joint ;
    • Pour désherber les joints, il existe aussi des couteaux/outils grattoirs spécifiques.
    • Si votre terrasse n’est pas en bois, mais dans un autre matériau solide (carrelage, pierre…), vous pouvez également la nettoyer par jets d’eau à haute pression.
  2.  Pour les chemins en gravier ou en dolomie
    • Contre les mousses et les jeunes pousses, ratissez à l’aide d’une ratissoire, ou binez à l’aide d’une binette ;
    • Et contre les plantes mieux enracinées : coupez ou arrachez, manuellement ou à l’aide d’outils désherbeurs qui peuvent prélever la plante et ses racines.
  3. Pour les massifs et le potager
    • binettes, ratissoires, sarcloirs, grattoirs, etc.

Désherbage mécanique

Le désherbage mécanique est basé sur l’arrachage ou l’érosion des parties aériennes des plantes, au moyen de différents types de matériels comme, par exemple, la balayeuse ou brosse rotative, la herse fixe ou rotative, ou la débroussailleuse.

Notez qu’il existe dans le commerce des outils de désherbage mécanique (brosses, herses, …) qui sont adaptables sur les débroussailleuses traditionnelles. Ces techniques sont efficaces sur des surfaces relativement linéaires et avec peu d’obstacles. Elles s’utilisent essentiellement sur des surfaces imperméables ou peu perméables (pavés, klinkers, dalles, ...). Ces méthodes nécessitent le port d’équipements de protection adaptés, notamment pour prévenir le risque de projections de petits éléments (gravillons, éclats de verre, etc.) et les nuisances acoustiques (port de protections auditives).

Désherbage thermique 

Beaucoup connaissent l’astuce de l’eau de cuisson (des pâtes, pommes de terre, légumes…) à verser pour détruire quelques plantes, sur des petites surfaces. Cela fonctionne très bien, mais attention tout de même aux brûlures.

Pour désherber thermiquement de plus grandes surfaces, il existe des appareils sur le marché pour les non professionnels :

  • Des brûleurs à flamme directe (alimenté par une bonbonne de gaz) ;
  • Des désherbeurs électriques qui soufflent de l’air très chaud ;
  • Des appareils qui chauffent à l’aide de rayonnement infrarouge.

Dans tous les cas, l’objectif est le même : provoquer un choc thermique aux plantes et dessécher leurs parties aériennes. Attention, un passage de 2 secondes par plante est suffisant. Il ne faut pas attendre que la plante soit complètement brûlée, ce serait même contre-productif, en plus de la perte de temps et de la surconsommation d’énergie.

Ces techniques sont efficaces contre les plantes à faible développement sur les terrains revêtus comme, par exemple, les allées en gravier. Il sera, par contre, nécessaire de passer plusieurs fois par an sur les surfaces à désherber en fonction des résultats attendus. Après la première utilisation à la reprise de la végétation, il est notamment recommandé de repasser une deuxième fois 5 jours plus tard pour détruire les nouvelles plantules.

Quelques bémols au désherbage thermique :

  • L’utilisation de ces machines n’est pas sans risque, en particulier en termes de brûlures. Elle nécessite des précautions particulières et l’utilisation d’un équipement de protection adapté, notamment des gants isolants (pour la manipulation des parties chauffantes), des pantalons et des chaussures adaptées ;
  • Certaines méthodes présentent également des risques d’incendies importants ;
  • Certains outils entraînent une consommation importante de carburant et une production de CO2.

Lutte curative chimique

Vous avez essayé la prévention et les techniques de lutte alternative, mais rien n’y fait, vous pensez avoir besoin d’un herbicide pour régler votre problème ?

L'utilisation de pesticides au jardin, dans et autour de la maison peut présenter un risque pour les humains, les animaux et l'environnement. Bien que tous les produits fassent l'objet d'une évaluation approfondie des risques avant d'être mis sur le marché, les risques ne peuvent jamais être complètement éliminés. Par conséquent, réfléchissez à deux fois avant d'utiliser un pesticide et n'envisagez l’utilisation de ces produits qu'en dernier recours.

Si vous décidez d'utiliser un pesticide, suivez attentivement les instructions figurant sur l'emballage et respectez le dosage recommandé.

Cette page vous donnera quelques règles de base à respecter pour limiter les risques quand on utilise un pesticide.

Ressources pour aller plus loin :

Télécharger le poster: